vendredi 6 novembre 2009

Minuscules extases


Ceux qui sont déjà passés chez moi le savent: si ma PAL est relativement impressionnante (pourtant, décompte fait, je ne dépasse pas les 50 titres), elle ne fait pas le poids face à ma bibliothèque de livres de recettes. J'aime plonger dans ces livres, pour reprendre une recette aimée ou m'en inspirer au quotidien (quand j'ai suffisamment de temps bien sûr pour être « originale ») et je préfère le dépaysement des cuisines ethniques aux livres de référence. Je n'ai donc pas su résister au partenariat proposé par Blog-O-Book et NiL Éditions et me suis donc proposée pour lire Minuscules extases de Denis Grozdanovitch, dernier titre de la collection Exquis d'écrivains, dans laquelle des auteurs partagent leurs coups de cœur gastronomiques, avec une délicatesse et un doigté qu'on associe aux plus raffinées pâtisseries.

Denis Grozdanovitch nous propose ici 23 mises en bouche, tantôt frivoles, tantôt touchantes, certaines franchement plutôt salées (Cadavres exquis) et d'autres parfaitement moelleuses (Gauffres). Il nous invite à partager aussi bien des souvenirs d'enfance (Crêpes, Frites ou Escargots par exemple) que de sa vie de champion de tennis et de squash. Ainsi, Cassoulet est aussi effervescent dans sa narration que la leçon a dû être lourde à digérer ce jour-là (la défaite étant un plat dont on ne reprend guère). Parfois, il nous amène dans des contrées exotiques (Figues, Chorba ou Hobbit), parfois dans la campagne française (Piquette, qui interpellera quiconque a dû subir l'enthousiasme d'un vigneron apprenti souhaitant partager « son » vin) ou même dans l'intimité de ses rituels (Thé).

Certes, les textes ne sont pas tous égaux. Ainsi, Kumquats laisse une impression d'oubli aussitôt ingéré alors que Cadavres exquis (une histoire de nécrophagie) laisse un goût plutôt acide sur la langue et dépare un peu cette carte qui se décline sinon de façon plutôt subtile. J'ai préféré de loin l'auteur dans les pages imprégnées d'une douce tendresse (Synesthésies par exemple, qui nous fait rêver de connaître nous aussi quelqu'un qui puisse nous offrir un plat qui nous représente parfaitement) à celles où il prend un ton plus docte (Café), mais j'ai adoré être conviée à une telle union entre goût et lecture. Je jetterai sans aucun doute un oeil sur d'autres titres de la collection. On est épicurien ou on ne l'est pas...

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