lundi 27 août 2012

Das Wochenende

Après avoir lu Le liseur (ou était-ce juste avant?), j'avais pioché Le week-end de Bernhard Schlink en bibliothèque. Des années après, je me souviens encore de cette atmosphère étouffante de huis-clos admirablement rendue, de ces questionnements sur la pertinence d'une action terroriste, de l'impossibilité presque viscérale du protagoniste à se réintégrer dans la « société » après avoir passé plus de 20 ans derrière les barreaux.

 Comédiens et réalisatrice
La réalisatrice allemande Nina Grosse (qui, m'apprend IMDb a travaillé plus souvent à la télé qu'au cinéma) propose une relecture fidèle du roman et dirige ses acteurs d'une main de maître. Le mal-être de Jens, le terroriste qui sort de prison et retrouve ses anciens comparses après 18 ans, ayant passé toutes ces années à vouloir savoir le nom de celui qui l'avait donné à la police, est admirablement rendu par Sebastian Koch qui démontre une fois de plus la profondeur de sa palette. Katja Riemann transmet également adroitement les tiraillements d'Inga, qui n'a jamais réussi entièrement à oublier Jens, même si elle a refait sa vie avec Ulrich.

La cinématographie soutient habilement le propos, les extérieurs s'opposant aux intérieurs, les scènes d'apparentes festivités (condamnées à devenir grinçantes, compte tenu des circonstances) servant de contrepoint aux plans rapprochés qui permettent de saisir les tourments des protagonistes (dont ces quelques secondes, d'une rare violence psychologique, pendant laquelle Gregor, le fils de Jens - Robert Gwisdek - se retrouve seul face à ses démons dans un ascenseur). Les plans de campagne (et les envols d'oiseaux) ponctuent le propos, fins de chapitre, de sections, permettant aussi au spectateur d'assimiler les dernières informations reçues.

Il reste à souhaiter que le film soit distribué ici éventuellement. Sinon, dépêchez-vous de vous glisser en salle à 14 h à l'Impérial aujourd'hui.

Vous pouvez également lire une courte entrevue accordée par Sebastian Koch (présent hier soir) à La Presse.

Aucun commentaire: