lundi 8 octobre 2012

Totempoésie

J'ai passé un 24 heures plein de mots dans la région d'Ottawa. En ville pour enregistrer une émission de radio (une co-animation) avec Marius Tremblay, homme de la Renaissance qui, selon les époques, a été compositeur, auteur et politicien (en plus de peindre), j'en ai profiter pour assister au spectacle (gratuit) Totempoésie, mettant en lumière les textes de Claude Beausoleil (poète de la cité de Montréal), Yolande Villemaire, Antonio d'Alfonso et Caroline Rivest, auteure d'un premier recueil, Poète-Ninja, paru en 2010, prix des lecteurs du Festival de poésie de Montréal en 2011.

Nous étions fort malheureusement très peu nombreux, le spectacle Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent faisant salle comble pour un troisième soir d'affilée au Centre national des arts au même moment, sans compter un autre spectacle de poésie, dans une autre salle de la Maison du citoyen de Gatineau, centré autour de Vivaldi celui-là. (Pour quand le don d’ubiquité?) L'oralité de la poésie réussira-t-elle enfin à toucher un nouveau public? On pourrait l'avancer.

Les auteurs ont su transmettre leurs textes avec conviction, qu'ils soient soutenus par le battement d'un tambour des Premières Nations ou portés par le silence attentif du public. En pensée, on y aura visité le grand Nord (Caroline Rivest), retrouvé Jack Kerouac et Billie Holliday (Claude Beausoleil), plongé dans un univers onirique et pourtant incarné (Yolande Villemaire), vécu la douleur de l'immigration de l'intérieur (Antonio d'Alfonso).

La tête encore pleine d'images, j'ai pénétré le lendemain après-midi dans la Maison des auteurs de Gatineau, une demeure ancestrale magnifique, sur le bord de l'eau, pour écouter ces mêmes voix autrement, évoquer l'avenir de la poésie, la nécessité de s'unir entre régions pour que les voix d'ici soient entendues, sur les détails du travail de création lui-même. Une minute, j'ai envié la vitalité bouillonnante de la scène locale, le sentiment de camaraderie qui animait tous ces poètes présents, prêts à écouter l'autre, à poser un geste concret pour que toutes les paroles puissent être entendues. Inspirant!

Je ne saurais trop vous recommander le site Voix d'ici, qui vous permet d'entendre les auteurs québécois lire leurs textes. Laissez-vous porter ici...

2 commentaires:

Danalyia a dit…

Je dois justement participer cette semaine à une soirée de lecture de poésie. L'exercice me semble difficile - plus encore que le chant, peut-être ; parce que la voix du diseur est totalement nue, me semble-t-il, alors que celle du chanteur s'habille de musique...

Lucie a dit…

Si tu lis tes mots, je me demande si c'est plus ou moins facile... Certains peuvent « se » transmettre, d'autres non.