vendredi 13 juillet 2007

Merci la vie

Parfois, il y a de ces journées qui en valent tant d'autres. Mercredi fut l'une de ces journées où surprises agréables se sont multipliées. Le pianiste Michel Fournier m'annonce d'abord par courriel qu'il a tant aimé mon blogue qu'il a décidé de s'en ouvrir un lui aussi. Rafraîchissant et inspirant de constater combien ce nouveau « joujou » l'allumait. C'est vrai que les premières fois que l'on publie en ligne, une certaine effervescence nous anime (et, avouons-le, pas seulement la première fois)...
Un peu plus tard dans l'après-midi, un ami que je n'avais pas vu depuis plusieurs mois m'annonce qu'il descend le soir même à Montréal. Une rencontre est fixée et nous en profitons pour échanger et bouquiner... Le plaisir d'être deux à se faire part de ses derniers coups de coeur littéraires, à déambuler lentement, avec avidité, dans une librairie!
À mon retour à la maison, on me fait le message que l'une de mes étudiantes a tenté déjà par deux fois de me rejoindre. En plein été, période de relâche d'enseignement, cela devait donc signifier quelque chose de plutôt urgent. Elle venait de recevoir le jour même ses résultats d'examen de piano et tenait à m'en faire part. C'est une nouvelle dans ma classe (j'ai commencé à lui enseigner en novembre) mais elle est avancée et a vraiment beaucoup planché cette année pour se présenter à un examen qui était à la limite de ses aptitudes. Pendant tous ces mois, je l'ai soutenue, je l'ai poussée, j'ai essayé de l'ouvrir (son son était particulièrement rigide, pas vraiment dur mais sans expression), de l'inspirer. Bref, les dieux de la musique étaient avec elle le jour de l'examen, elle a obtenu d'excellents résultats. La juge n'a pas hésité à lui dire le jour même comment elle avait apprécié son bon travail et surtout son interprétation de la Rêverie de Debussy, oeuvre qu'elle s'est appropriée presque subitement, après m'avoir entendu la jouer pour elle (je ne savais plus quelles images utiliser pour libérer sa sonorité et l'ouvrir sur le monde du rêve). Je pouvais palper sa joie au téléphone, elle habituellement si réservée (ses parents sont particulièrement exigeants avec elle) et elle m'a remerciée chaleureusement plus d'une fois de lui avoir enseigné cette année. Des instants comme ceux-là, ce sont des moments précieux, de ceux que l'on glisse dans la boîte à souvenirs, à tendresses, pour les jours plus rudes où l'on s'interroge sur l'utilité de transmettre le goût de la musique à cette génération-ci...

3 commentaires:

Venise a dit…

Il est clair que tu es vraiment heureuse que Michel Fournier inaugure un blogue puisque le lien y est inscrit 6 fois ... c'est assez rigolo !
Et je suis touchée pour la persévérance et croyance de la jeune élève. Le mot "élève" dans le sens de s'élever prend tout son sens ici.

Lucie a dit…

À mourir de rire! Je ne comprends pas du tout ce qui s'est produit! La technologie m'a joué un bien coquin tour... J'étais enthousiaste, certes, mais pas à ce point! ;-)

Michel a dit…

J'étais touché de ton enthousiasme on ne peut plus délirant...:-)

Mais bon c'est vrai qu'un seul lien est tout aussi efficace!