samedi 24 novembre 2007

Le Sacre du printemps et Béjart

On se souvient toujours de la première fois... Si cette phrase fait généralement référence au premier baiser, elle peut sans nul doute s'appliquer à l'écoute du Sacre du printemps d'Igor Stravinski. Certains l'auront peut-être apprivoisé très tôt, étendus sur le tapis du salon, trame sonore soutenant le récit de la fin de l'ère de dinosaures dans Fantasia. Monde perdu en ébullition, vision de la naissance et de la déchéance d'une époque qui a de tout temps marqué l'imaginaire enfantin, Walt Disney y a su admirablement utiliser l'œuvre de Stravinski. (Mes enfants l'ont connu de cette façon et peuvent en reconnaître des extraits de quelques secondes sans problème.) Certains ont peut-être vu la chorégraphie déstabilisante de Marie Chouinard (son Sacre est devenu un classique de la danse québécoise). Moi, je l'ai découvert dans la version de Maurice Béjart au début des années 1970, fort probablement dans la version du film que l'on retrouve ici. Quand j'ai appris la nouvelle de la mort de Béjart, il y a quelques jours, j'ai immédiatement eu des images du Sacre en tête.

Les images tribales fortes, la musique extrêmement rythmée et aux dissonances marquées, le sujet païen du livret m'avaient particulièrement déstabilisée (j'étais très jeune encore). Pour dire vrai, ils étonnent encore, près d'un siècle après la création du ballet. (Il y a quelques années, j'ai vu des abonnés de longue date de l'OSM quitter la salle à l'entracte, sans doute encore effrayés par la modernité de l'oeuvre. Ils ont raté une interprétation magistrale de Rafaël Frubeck de Burgos qui a détaillé l'oeuvre de façon magnifique, me révélant des strates que je n'y avais jamais décelées, même après des dizaines d'écoute.) Pourtant, une fois qu'on l'a entendu une première fois, on n'a de cesse que de renouveler l'expérience, d'y plonger plus profondément , de s'approprier cette oeuvre phare du répertoire symphonique du XXe siècle. L'OSM le présentera, le 6 décembre, lors de son concert-bénéfice, sous la direction de son ex-directeur musical, Zubin Mehta. Inutile de préciser que j'ai déjà mes billets (et que j'ai insisté pour en écrire les notes de programme)!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi aussi j'y ai tout de suite pensé, à ce merveilleux ballet (et merveilleuse musique). J'étais ado et j'ai eu un choc merveilleux. La danse indienne (Bakhti) j'y suis un peu venue grâce à lui aussi. Et j'y ai rencontré un ancien du ballet du XXe qui se nomme patrick Gleise. Il fait de la danse indienne mainenant en y incluant le contemporain. Je l'ai mitraillé de questions, tu penses bien ;-))
Béjart est irremplaçable, dans son genre.