lundi 15 février 2010

Les Révolutions de Marina

En harmonie tonale, on appelle dominante secondaire un emprunt étranger à la tonalité principale sans que cela ne justifie une modulation. Pour simplifier le concept, je demande à mes élèves d’imaginer qu’ils feuillettent une brochure touristique tout en restant confortablement calés dans leur sofa. On s’extasie sur quelques belles photos, on lit des vignettes avec plaisir, on dépose le tout et la vie continue. Les Révolutions de Marina a suscité exactement ce type de réaction chez moi. J’ai été happée par l’exotisme de certains passages, ai souri à de nombreuses reprises en avalant quelques bribes de cette histoire plus grande que nature, me suis laissé attendrir par la chaleur contagieuse des grands-parents de la narratrice. J’ai avalé le tout comme on dévore une boisson qui nous rappelle notre enfance, d’abord presque goulument puis avec une certaine réticence, l’abondance de sucre finissant par nous forcer à ralentir la cadence.

Je me questionne encore afin de comprendre pourquoi certaines sections se retrouvaient en italique et aurais sauté la leçon d’histoire proposée en post-scriptum. Si on souhaitait vraiment être « pédagogique », on aurait pu diluer l’information ici et là avec plus de succès. J’ai cherché une structure narrative, fût-elle tronquée, sans jamais réussir à la saisir. Je me suis passé la remarque que j’aurais éprouvé un plus grand plaisir si j’avais lu un seul chapitre par jour, pendant quelques semaines, par exemple sur un blogue. Je n’aurais alors pas tiqué sur l’évidente non-linéarité du propos. En terminant la lecture de ces fragments de récit, me mourrais-je de réserver un billet pour l’Amérique du sud? Pas vraiment. Il n’est resté qu’un peu de soleil, quelques phrases bien ficelées et un ou deux airs envoûtants.

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