lundi 13 mai 2013

L'ombre de la colline

Nathalie, fille de Roland et Rita Cyr, a disparu. Seul son meilleur ami Jean-Pierre sait qu'elle est maintenant danseuse dans un club miteux d'Ottawa et qu'elle s'est mise le doigt dans l'engrenage implacable de la drogue. Un jour, on la retrouve, battue à mort. A-t-elle été témoin de quelque chose? Est-elle liée à un réseau de trafic? Sa mère, adjointe et maîtresse du sénateur Beaulac, souhaite garder le tout secret, consciente du scandale qui pourrait éclabousser son patron, qui est loin d'être blanc comme neige. Malgré tout, une enquête s'amorce, menée par une policière n'ayant pas froid aux yeux, avec l'aide du père de la victime et de celui de JP, visiblement sous le charme de l'enquêteuse.

Marius Tremblay, pendant un certain temps adjoint du chef du NPD, propose dans ce premier roman un thriller politique qui garde en haleine, même si le lecteur sait d'emblée ce qui est arrivé à Nathalie. Il se veut surtout portrait d'une certaine époque, peut-être pas aussi révolue qu'on ne voudrait le croire, alors que les tractations politiques se faisaient dans les clubs privés, les restaurants chic ou lors de fêtes bien arrosées dans des résidences privées. Le lecteur ressentira peut-être une certaine nostalgie à revivre les années 1980, alors que les coiffures et les tenues se voulaient plus flamboyantes, les pool parties dégénéraient presque à tout coup, qu'Internet et les téléphones cellulaires ne régentaient pas encore nos vies.

À la lecture de ce roman découpé en courts chapitres, qui fait la part belle aux dialogues, on en apprendra un peu plus sur les dessous du pouvoir. Derrière chaque grand homme ne retrouve-t-on pas toujours une femme? On devinera aussi que l'auteur n'est sans doute pas indifférent aux appâts féminins, notamment aux poitrines de ces dames qui se trouvent peut-être un peu trop souvent jouer un rôle de premier plan. On pourra d'ailleurs déplorer qu'à court de synonymes, l'auteur ait recours de temps en temps à certains termes disons moins élégants pour décrire ces affolants attributs, maladresse qui sera sans doute corrigée dans la suite de ces aventures, en préparation. Mais d'ici là, Marius Tremblay, d'abord compositeur, nous réserve une relecture du mythe du Lohengrin de Wagner, juste à temps pour l'année anniversaire. Ce sera difficile d'y résister.

1 commentaire:

Anne a dit…

Ca a l'air bien intéressant ! Je suis curieuse aussi de lire ton avis sur Kuessipan...