samedi 11 mai 2013

Moi et l'autre: la somme de ses parts

Je est un autre », croyait Rimbaud. Talia Hallmona, qui signe ici en collaboration avec Pascal Brullemans un premier texte porteur, détourne le constat pour nous proposer une plongée en apnée dans les eaux parfois troubles de l’identité. Comment peut-on quitter un pays, ses odeurs, superposer une autre langue à celle entendue depuis notre naissance, et réussir à se définir dans un autre, à des milliers de kilomètres de là, au climat improbable? « Ici, la terre est gelée : impossible d’y prendre racine. » La petite Talia, douze ans, quitte avec ses parents et sa sœur l’Égypte pour s’installer à Laval.

Catapultée dans son nouvel environnement, elle apprend doucement le français, tout en essuyant les quolibets des autres élèves de sa classe qui se moquent de son prénom, de ses origines, ne disposant pas des outils nécessaires pour accueillir la différence. Un jour, tout change, alors que Talia rencontre Julie Sirois (personnage interprété par Marie-Ève Trudel), la « parfaite » Québécoise, au nom passe-partout, à la peau pâle, qui aime Metallica, lui prodigue quelques conseils assez désopilants pour séduire les garçons d’ici, avec qui elle pourra discuter de tout. En allant vers l’autre, cette amie qui se révèlera imaginaire, Talia pourra se redéfinir, s’accepter comme Égyptienne, Grecque, Italienne et Québécoise, s’émanciper à travers le théâtre, les liens, les choix de vie.

Vous pouvez lire le reste de ma critique de cette lecture-méchoui sur le site de la revue Jeu...

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