mardi 15 juillet 2014

Patchouli recrue de juillet

Juillet, période de vacances pour plusieurs. Nous vous avons donc concocté un numéro autour du voyage, à l’étranger ou au cœur de soi. Un numéro porté presque entièrement par des voix de femmes, exception faite du Récital des décadents de David Hébert. Un numéro qui n’a pas peur de faire voler en éclats les poncifs, que ce soit à travers les sujets abordés (Éloïse Lepage nous propose une version moins qu’idyllique de la maternité dans ses Petits tableaux) ou la façon de les traiter.
Tout comme Éloïse Lepage, Sara Lazzaroni, notre Recrue ce mois-ci, a opté dans Patchouli pour une narration fragmentée. « Pour moi, forme et fond sont nécessaires, explique la jeune auteure de 20 ans dans notre questionnaire.Toutefois, le style passe après le propos. Les fioritures octroient certainement du charme, de la chair autour de l’os, mais c’est le squelette qui tient le corps en place. L’écriture n’est pas qu’un jeu d’érudition ostentatoire. Il ne s’agit pas que d’une enfilade de jolis mots bien assortis. J’aime un style épuré, la simplicité poétique, la conciliation entre divers thèmes en apparences dissonants, qui font jaillir des images surprenantes. » Adroitement disposés, des extraits du journal de la narratrice permettent à la fois de saisir les grands axes de ce voyage autour du monde et la façon dont les rencontres ont transformée cette jeune femme des plus attachantes, peinant à s’ancrer dans une réalité qui était la sienne, mais ne la représente plus entièrement.
Une rencontre improbable sert aussi de moteur aux Barricades d’Hélène Lapierre. Adrien rentre au pays, après quatre années passées au Nicaragua, convaincu d’avoir réussi à s’émanciper d’une douloureuse peine d’amour. Il percute une joggeuse et sa vie bascule, plongeant le lecteur dans « une aventure humaine qui honore le pardon, l’acceptation, la confiance, mais souligne également l’importance du deuil et de la transmission », relève Marion dans son commentaire.
Nous évoquions il y a un mois l’inutilité des étiquettes. Larmes, une collaboration entre la poète Mélanie Rivet et la photographe Sue Mills, a séduit Antoine qui y voit « une synesthésie […] particulièrement réussie [qui] ne peut qu’enthousiasmer le lecteur. »
Fragmentation du discours, émotions qui se déclinent en autant d’éclats, la vie n’est pas être conçue comme un parcours linéaire. Les chemins de traverse mènent souvent aux plus grandes révélations et continueront d’alimenter les imaginaires des auteurs d’ici. Pour notre plus grande joie…

Pour lire le numéro courant de La Recrue, c'est par ici...

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