mercredi 25 février 2015

L'écriture vue par Jean-François Beauchemin

Dans Une enfance mal fermée, Jean-François Beauchemin revient sur sa jeunesse, le départ de ses parents, sa vie quotidienne. Son lien à l'écriture demeure particulièrement fascinant. Quelques citations choisies à partager...

« Oui, il me semble que la littérature n’est pas tellement autre chose qu’un assemblage de matériaux simples (les mots), maintenus ensemble par des boulons et des rivets, si on veut, ou par un mortier (la joie). Un assemblage éclaboussé par l’esprit, si j’ose dire, fait en pleine lumière, mais guère plus qu’un assemblage. » (p. 20) 
« Puis, le visage tourné vers le nord magnétique, j’ai compris un jour qu’écrire des livres de ne m’irait pas mal, puisque j’avais depuis toujours au fond de moi-même les éléments nécessaires : le silence, une sensibilité de grand blessé, une aptitude pour l’architecture, un certain goût pour les phrases. » (p. 28) 
« Ce n’est pas une recherche, un écrivain n’est pas un chercheur. C’est un éclairagiste qui rectifie sans cesse le mouvement subtil de la lumière et de l’ombre jetées sur les mots par l’esprit. » (p. 130) 
« Comment construire un livre? En puisant parmi tous les mots éparpillés plus ou moins au hasard dans l’esprit (comme les matériaux dans l’atelier d’un ouvrier), puis en choisissant avec sensibilité la place que chacun occuper au sein des phrases. » (p. 158) 
« Par exemple, je suis devenu écrivain au moment où le malheur m’arrivait de partout, mais c’est lorsque nous sommes heureux qu’il faut commencer à être artiste. » (p. 172)



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