samedi 25 avril 2015

L'Impro Cirque: terreau fertile en émotions

Trois jours de compétition, deux demi-finales et une finale, seize artistes de cirque exceptionnels, auxquels se greffent cette année quatre joueurs de la LNI, un par équipe. Présenté pour la première fois dans le cadre du Festival Montréal Complètement Cirque à l'été 2010, l'Impro Cirque propose une expérience totale, unique, qui laisse souvent bouche bée, prouesses, humour et magie pure redéfinissant des thèmes choisis.

Faire la romance
Cela allait hier soir de « Le corps et ses atouts », une improvisation coup de sifflet qui forçait chaque participant à reprendre la position adoptée par le précédent lors de l'arrêt de jeu (avec une contorsionniste dans chaque équipe, un défi certain) à « Pris au fond du puits », à traiter comme un film d'horreur, mais en intégrant le tissu (Joseph Pinzon a su y démontrer toute sa polyvalence, aussi bien comme circassien que comédien) à « Navigation douteuse » en style clown (une comparée qui a donné lieu à une rencontre entre un marin et une sirène, puis à l'histoire d'un couple perdu dans les méandres du GPS) ou « À la manière d'un lipsync » avec ajout du trapèze (autre occasion pour Pinzon de briller avec Get Lucky de Daft Punk, soutenu par les membres de son équipe devenus musiciens, chanteurs ou danseurs). Au total hier, neuf improvisations, dont une boni, « La douleur, je m'en occupe », dans laquelle un monarque imbu de lui-même (Jordan Clark, au charisme évident déjà dans « Faire la romance », un duo intégrant les cerceaux chinois) tentait de trancher la tête d'un sujet récalcitrant (Patrick Léonard, magistral).

Jouant plus qu'un rôle de soutien, les exceptionnels musiciens des Wonder Trois-Quatre improvisent aussi au fur et à mesure des contraintes annoncées, grâce à des signes précis du chef Eric Desranleau dans des styles allant du charleston (pour « Livraison express » au jingle publicitaire (pour « Navigation douteuse »), sans oublier la musique baroque (pour la dernière improvisation) ou expérimentale (« Simultanément », un magnifique duo des contorsionnistes Valérie et Claudel Doucet, impossibles à départager).
Simultanément

Pas une seconde d'ennui hier soir, au cours de deux périodes d'environ 50 minutes, desquelles les verts seront sortis grands gagnants deux fois plutôt qu'une. Sébastien Soldevila (l'un des fondateurs des Sept doigts de la main) campait un arbitre en chef particulièrement odieux (Yvan Ponton avait l'air d'une grand-mère faisant du crochet en papotant avec ses copines en comparaison), invectivant la salle et faisant fi des nez de clown (les fonds ramassés vont à Clowns sans frontières) qui pleuvaient par moments sur la scène.
Livraison express
L'étoile du match a été remise à Valérie Doucet des Verts pour son indéniable écoute de jeu. On la retrouvera, avec les quatre autres membres de son équipe (Patrick Léonard, Joseph Pinzon, Angelica Bongiovonni et Diane Lefrançois), en finale contre les bleus (Gisle Henriet, Jason Ferguson, Nadine Louis, Olivia Weinstein et Réal Bossé, en remplacement de Frederic Barbusci, qui s'est blessé lors du match de jeudi) ce soir 20 h.

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